La promesse de sites mystérieux et presque déserts à la beauté époustouflante.
Pour attirer des voyageurs en mal de nouveauté, fuyant des sites touristiques déjà saturés à travers le monde, l'Arabie saoudite compte beaucoup sur la région d'AlUla, une contrée préservée dans le temps. Cette province sauvage du nord de l'Arabie Saoudite s'étend sur près de 23 000 km2 et recèle une part incontournable de l’histoire du pays. Huit mille ans d’Histoire de l’Homme et de culture convergent en ces terres.
Des paysages lunaires à perte de vue, de profonds canyons sculptés par l’érosion. Une oasis luxuriante au milieu des montagnes, ou encore des roches gravées et creusées par des civilisations millénaires sacralisent ce lieu encore vierge. La région abrite des trésors archéologiques des civilisations dadanite, lihyanite, romaine, islamique ou encore nabatéenne comme l’exceptionnel site d’Hégra, le premier site du Royaume inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. La ville était l’ancien point de passage des caravanes de l’encens et de la myrrhe, des marchands mais aussi des pèlerins.
Aujourd’hui le tourisme d’AlUla est un tourisme haut de gamme et culturel. Il présente une forte ambition environnementale et écologique avec l’aménagement de lieux dans le respect de la préservation des sites et des paysages.
Un peu d’Histoire pour mieux comprendre cette région
La première occupation connue du site remonte au Néolithique, lorsque des populations s’installent dans la vallée et y construisent des structures funéraires. Des dessins gravés sur les roches témoignent de systèmes politiques et économiques anciens, et d’une faune abondante (dromadaires, ibex, autruches).
Puis dès le VIIIe siècle avant Jésus-Christ la ville de DADAN sort de terre. Son royaume sera la première des trois merveilles d’AlUla. Celle- ci prospère avec l’arrivée des caravanes et jouit d’une merveilleuse situation à mi-chemin entre l’actuel Yémen et les civilisations du Nord, sur la Méditerranée et sur l’Euphrate. Du Sud montent l’encens, la myrrhe, et les aromates. Du Nord descendent l’huile, le vin et les armes. Le commerce est florissant, l’art magnifique. Il reste de nombreuses tombes de cette période. Peu après, un autre royaume apparaît, héritier de Dadan : celui de Lihyân. Tout aussi prospères, les marchands de Lihyân vont à leur tour taxer les marins grecs et les commerçants yéménites de passage dans leur vallée.
L’âge d’or commence au Ier siècle avant Jésus-Christ avec la puissante civilisation des Nabtéens, venus de l’actuelle Jordanie et célèbres dans le monde entier pour avoir bâti la grandiose Pétra. A cinq cent kilomètres, sa sœur sort de terre, tout aussi spectaculaire. HEGRA est alors fondée à une trentaine de kilomètres au nord d’AlUla d’où les Nabatéens contrôlent les caravanes qui se dirigent vers Petra, leur capitale. Ils font creuser dans la roche une centaine de tombeaux rupestres monumentaux aux façades ciselées. Cet ensemble unique au monde est une des merveilles de la région d’AlUla, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2008.
Leurs rois sont enviés, au point d’attirer l’attention de Rome, l’Empereur romain Trajan annexe le royaume et étend son territoire jusqu’à la vallée d’AlUla. Les vestiges d’un fort et des inscriptions latines témoignent de cette présence romaine en Arabie.
Des milliers d’inscriptions rupestres laissées par les populations renseignent sur l’organisation politique et sociale de Dadan et Hégra entre le Ve siècle avant J.-C. et la conquête arabe. Ces inscriptions rédigées en plusieurs langues et alphabets : dadanite, minéen, araméen, assyrien, grec ou latin donnent des indications très précieuses sur les alphabets préislamiques utilisés pendant l’Antiquité.
Hegra affirme aujourd’hui être le lieu où est né l’arabe classique qui devient la langue de tous à partir du VIe siècle quand la troisième merveille d’AlUla, QURH la prospère, succède au sud de la vallée à Dadan et Hégra.
Après l’avènement de l’Islam au VIIe siècle, et jusqu’au début du XXe siècle, la route de l’encens devient l’une des routes de pèlerinage vers les lieux saints : la route syrienne qui relie Damas à La Mecque. AlUla y tient une place de choix. Les pèlerins profitent de cette halte pour s’approvisionner en eau et en dattes, et laissent des témoignages de leur passage sur les roches. Des céramiques omeyyades et abbassides décorent alors palais et marchés.
Deux nouvelles villes sont construites dans la vallée : Al-Mâbiyât et la vieille ville d’AlUla. Elles assurent l’accueil et la sécurité des pèlerins.
Au XVIe siècle, la route du pèlerinage continue à se développer, notamment avec la construction de forts à Hégra visant à protéger les pèlerins.
En 1900, le chemin de fer du Hedjazfut fait son apparition qui permet de faciliter les déplacements des pèlerins. En 1907, deux des douze gares sont inaugurées à Hégra et AlUla, qui demeurent des points de passage obligés pour les pèlerins qui rejoignent désormais Médine en train.